Des sites à visiter

Les chapelles rurales de Provence

Un recensement des édifices religieux élevés en milieu rural et un aperçu de la richesse du patrimoine de cette région. Le choix des lieux cités est purement subjectif ; l'accent a été mis sur des constructions modestes, peu connues mais au charme particulier. Les chapelles rurales sont très nombreuses en Provence. Bâties au coeur d'un village, sur un escarpement rocheux, au flanc d'une colline ou en lisière d'un champ, chaque édifice a son propre style, son propre cadre géographique, sa propre histoire. Un grand nombre de ces églises datent du Moyen-Age et témoignent du sentiment religieux des hommes qui les ont construites.

La chapelle Saint-Étienne du Guer (Morbihan)

Un bel exemple de restauration architecturale. Surplombant la vallée de l'Oyon, le prieuré de Saint-Étienne et sa chapelle, considérée comme la plus ancienne du Morbihan, ont été construits sur l'emplacement d'un camp et d'un temple romains. Elle daterait de 1140. Les matériaux utilisés pour la construction de la chapelle, notamment le mur Est, sont d'époque romaine. Entre les cordons de briques horizontaux s'étagent des briques arc-boutées formant des triangles.

Article publié dans "Ouest-France", le 21 mars 2012
Une nouvelle vie pour la chapelle St-Étienne après restauration. La chapelle Saint-Étienne a reçu des visiteurs pour la première fois après sa restauration. Tous ceux qui connaissaient la plus ancienne chapelle du Morbihan avant ces travaux ont reçu un choc devant l'éclat retrouvé des peintures murales du XV e siècle. Sainte Apolline a repris sa place dans une niche du retable magnifiquement restauré. Rénovée du sol au plafond, la chapelle a retrouvé une nouvelle jeunesse. « Nous nous devions d'engager les travaux pour la préservation de ce patrimoine exceptionnel, a expliqué le président de la communauté de communes, Jean-Luc Bléher. Comme pour tout monument classé, les travaux se sont déroulés sous le contrôle de la Direction régionale des arts et de la culture (Drac) et des architectes des Monuments Historiques. »L'élu a aussi rappelé comment la chapelle, utilisée comme grange à foin dans les années 60, avait été rachetée par la commune, puis par la communauté de communes. Cette résurrection est aussi due à la persévérance de quelques passionnés de l'association du Prieuré de Saint-Étienne, parmi lesquels Alain Régent, un habitant du village particulièrement impliqué. Avec le président et ancien maire de Monteneuf, Joseph Orhan, ils ont oeuvré pendant longtemps à la réhabilitation du site.

300 000 € de travaux. Une étude scientifique des peintures murales, jugées exceptionnelles par l'expert Gilbert Delcroix en raison de la méthode utilisée au XV eme siècle, avait été déterminante dans la décision de les restaurer. Particulièrement dégradées, elles ont repris des couleurs grâce au talent de la restauratrice Catherine Laye, élève de Gilbert Delcroix. Les joints des murs extérieurs, la charpente, les enduits intérieurs, les vitraux et le retable ont été restaurés par des entreprises spécialisées. La communauté de communes, la Drac, le conseil régional et le conseil général se sont partagé le financement des travaux d'un montant de 300 000 €. La nouvelle vie de la chapelle va à présent dépendre de l'association Les Landes de Monteneuf, qui s'est vu confier la gestion et la médiation du site. « Nous pouvons compter sur le professionnalisme des collaborateurs des Landes, qui font déjà un excellent travail sur le site des Pierres droites que nous leur avons confié », a conclu Jean-Luc Bléher.

La chapelle Saint Étienne d'Hérisson (Allier)

Église édifiée en 1548, selon l'indication d'une plaque votive, dans un style encore gothique flamboyant. Le bâtiment servait d'arrêt aux processions se rendant de Hérisson à Châteloy, d'où son appellation de "Mie-Voie". A la Révolution, l'édifice est vendu comme bien national, et sert de lieu de sépulture à une famille de la région. De plan rectangulaire, l'église ouvre sur l'extérieur par deux portes, celle de l'ouest étant embellie par une mouluration gothique avec un arc en accolade comportant le blason du fondateur et deux pinacles sur le côté. Cette porte est surmontée d'une niche en plein cintre sans statue. A l'intérieur, la voûte de la nef unique, en berceau brisé, est composée de lattes de bois, ornée de blasons. Les murs nord et sud sont ornés de peintures représentant les douze apôtres. Cette chapelle est l'un des rares édifices religieux entièrement édifiés au seizième siècle, que conserve le Bourbonnais.

La chapelle Saint Étienne de Valence d'Albigeois (Tarn)

La chapelle a été construite en 1880 sous l'autorité de Monseigneur Étienne Ramadié, et c'est l'Association Fraternelle des Anciens élèves de l'Institution Saint-Étienne qui finance les travaux. La chapelle est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historique depuis 1985. La restauration est entreprise depuis 1 an par un homme, tout seul. Jacques Viard est arrivé sur le chantier le 1er septembre 2011. Depuis il y consacre tout son temps, tous les jours. C'est un véritable défi. Il faut voir les photos de la chapelle à l'abandon pour mesurer le travail effectué par cet ancien de l'Ecole du Louvre. Jacques Viard a restauré 10 peintures murales, 15 vitraux, l'armoire à chasubles, réparé les chasubles et deux lustres, l'électricité, le meuble de l'harmonium. Depuis 20 ans Jacques Viard fait renaître les églises, les chapelles partout en France.

La chapelle des Roranches (Hautes-Alpes)

Le village des Roranches est un petit hameau de la commune de St Jean - St Nicolas, dans le Champsaur. La chapelle des Roranches est construite sur les pentes de la montagne, à 1500 mètres d'altitude. Bien avant 1700, il y avait au hameau des Roranches, une chapelle sous le titre de l'Assomption. Elle fut probablement en partie détruite par une coulée de boue et de roches provenant du Palastre. Elle fut reconstruite vers 1787, mais sous le vocable de Saint-Pancrasse. A cette occasion elle fut rehaussée de 70 cm, ce qui ne nuit pas à son esthétique. Jusqu'à ces dernières années, une messe annuelle y était célébrée pour le 12 Mai, jour de la Saint-Pancrasse. Au cours de celle-ci des croix en bois, confectionnées par les agriculteurs, étaient bénites et étaient ensuite plantées dans les moissons, jardins pour préserver les récoltes du mauvais temps. Pendant de nombreuses années une messe était également célébrée le 3 Février en l'honneur de Sainte-Brigitte. Aujourd'hui cette chapelle nécessite des travaux car les derniers importants remontent aux années 1930. Au-dessus de la porte, un linteau indique la date de la reconstruction : 1787.